Vente de poulets sur les marchés de Charleroi Ville Basse : contradictions et opportunités

Monsieur l’Echevin,

Il m’a été rapporté que la vente de poulets est interdite sur les marchés du mardi, jeudi et samedi à la Ville Basse, notamment en raison de la perméabilité du revêtement de la Place Verte. Cette question avait déjà été relayée par ma collègue, Laetitia DEHAN, l’année dernière mais la réponse n’était pas satisfaisante.

Je tiens à exprimer mon doute quant à cette justification, dans la mesure où d’autres événements avec vente et cuisson de viandes y sont régulièrement organisés, sans que le revêtement ne semble poser problème. Cette incohérence soulève des questions quant à l’application uniforme des règles.

Par ailleurs, le commerçant de poulets Maes, déjà présent sur le marché du dimanche à Charleroi, semble intéressé à s’installer sur le marché de la Ville Basse afin de diversifier et renforcer l’offre locale.

Je rappelle également que Charleroi est aujourd’hui parmi les rares villes belges où il est impossible d’acheter du poulet frais sur un marché public, ce qui pénalise à la fois les commerçants et les consommateurs.

Je souhaiterais obtenir des réponses précises sur les points suivants :

  1. Pourquoi l’interdiction de vente de poulets persiste-t-elle alors que d’autres activités similaires sont tolérées ?
  2. Quelles mesures concrètes peuvent être mises en œuvre pour permettre au vendeur Maes, ou à d’autres commerçants de reprendre leur activité à la Ville Basse ? (Comme c’était le cas Place de la Digue)
  3. La Ville envisage-t-elle d’harmoniser sa politique sur ce point afin d’éviter des discriminations injustifiées et de soutenir le commerce ?

Je vous remercie pour vos éclaircissements.
Benjamin BUYLE

Réponse de DOGRU Mahmut, Echevin

Monsieur le Conseiller,

L’interdiction actuelle de la vente de poulets rôtis sur le marché de la Ville Basse repose sur une préoccupation sanitaire et environnementale, liée principalement au risque de souillure du sol perméable.

Cette règle a été édictée lors de la création de la Place.

Or, il est vrai qu’une certaine tolérance peut être observée lors d’événements ponctuels.
La différence de traitement s’explique par le fait que ces manifestations sont occasionnelles, tandis que le marché se tient trois fois par semaine, de manière récurrente. La fréquence et la régularité de l’activité y augmentent donc sensiblement les risques de dégradation et de salissures durables.

Je suis sensible à cette problématique, qui est un frein au développement du marché de la Ville Basse et j’ai demandé cette année un nouvel examen de la question, afin de permettre le retour des commerces de ce type sur cette place.

En effet, aujourd’hui, un food truck peut s’installer sur la Place Saint Fiacre dans le cadre du marché hebdomadaire, mais pas sur la Place Verte. Je souhaite que celle-ci soit rendue accessible à l’ensemble des commerçants ambulants, mais avec des règles d’encadrement pour éviter une dégradation du sol.

Pour réaliser cet objectif, des mesures de conservation sont envisageables, telles que :

  • Imposer la protection du sol sous l’étal, par exemple au moyen d’une bâche ou d’un dispositif équivalent empêchant les projections de graisse.
  • Rendre obligatoire le nettoyage de l’emplacement par le commerçant ambulant à l’issue de son activité, si le sol est souillé malgré les protections mises en place. Je rappelle par ailleurs notre Règlement Général de Police à ce propos :

CHAPITRE IV – DE LA PROPRETÉ ET DE LA SALUBRITÉ PUBLIQUES
Article 124 : Du nettoyage de la voirie après la tenue d’événements : Après la tenue de leur événement, les organisateurs s’engagent à restituer l’espace public dans un parfait état de propreté. En cas de non-respect de cette obligation, la Commune s’accorde le droit de procéder au nettoyage aux frais des organisateurs.
Article 130 : Remise en état : Quiconque a, de quelque façon que ce soit, souillé ou laissé souiller la voie publique est tenu de veiller à ce que celle-ci soit, sans délai, remise en état de propreté. A défaut, il y sera procédé d’office, aux frais, risques et périls de la personne ayant souillé la voie publique

SECTION 3 Des obligations des commerces et des maraîchers
Article 131 : Propreté aux abords du lieu d’exploitation : « §1. Sans préjudice des législations qui leurs sont spécifiquement applicables, les exploitants de friteries, commerces ambulants, fast-food, night shops, et autres vendeurs de marchandises à consommer
sur place ou dans les environs immédiats veilleront à assurer la propreté du domaine public et du voisinage aux abords de leurs établissements. Au terme de l’exploitation commerciale journalière, l’exploitant doit procéder au nettoyage de l’espace public. Ils veilleront ainsi à évacuer tous les déchets et éliminer toutes les souillures résultant de leur activité
commerciale… »

Ces pistes pourraient constituer un équilibre entre la nécessaire préservation du site et la volonté de diversifier l’offre alimentaire proposée aux citoyens sur le marché.

Par ailleurs, dans l’extension du respect de ces règles, il est souhaitable qu’elles soient appliquées stricto sensu à tout événement organisé sur le territoire de la Ville.

En conclusion, par rapport à la Place Verte, le Service des Marchés poursuit actuellement l’analyse de ces options en concertation avec les instances concernées, pour une mise en place très prochaine.

J’espère avoir répondu à votre question.

Laisser un commentaire